Variétés

Dans l’espèce Arabica, il existe plusieurs variétés ou cultivars. La première est certainement la variété Moka qui a donné des descendants par croisements, naturels ou expérimentés par des agronomes. Chaque variété possède un nom lié à son histoire, ce qui nous permettra d’en savoir un peu plus sur l’histoire du café. Dans cet article, nous ne parlerons que de l’Arabica. Pas de snobisme mais le robusta est une espèce qui ne nous intéresse pas, espèce qui a deux fois moins d’arômes mais est deux fois plus chargée en caféine que l’Arabica.

Moka

Certainement la première, elle est la variété source de l’Arabica moderne. Aussi appelée Ethiopian, cette variété n’a subit aucune transformation et reste la même depuis sa découverte dans les forêts éthiopiennes. La date de cette découverte est mystérieuse et inconnue si on ne prête pas attention à de nombreuses légendes la situant entre les Xème et XIIIème siècles. Toutefois, l’un des faits avérés est le monopole imposé par les Yéménites sur l’exportation de ce café autour des XII-XIIIèmes siècles. A cette période, après avoir replanté des caféiers éthiopiens au Yémen, ils exportent le café torréfié de telle façon qu’il ne puisse à son tour être replanté. La variété tire ainsi son nom de Mocca, le plus ancien port d’exportation pour le café au Yémen.

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Typica

Pour contrer ce monopole yéménite, les Hollandais ont volé des graines vertes dans le port de Mocca pour les planter dans les Indes Hollandaises. Ces premières graines produisant un café nouveau car muté au terroir indonésien. Il prend alors le nom de Typica, typique, ce qui signifie la première variété.

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Bourbon

Les Français ont à leur tour voulu cultiver des plants de caféiers. Après plusieurs refus, le Maire d’Amsterdam offrit à Louis XIV quelques plants qui furent plantés sur l’Ile de la Réunion, nommée à l’époque l’Île Bourbon. Cette variété développée pris donc le nom de Bourbon. Puis les français l’ont envoyée en Guyane également. Et c’est ainsi que cette variété a colonisé le Brésil puis l’Amérique du Sud et Centrale. Aujourd’hui, la variété Bourbon se décline en bourbon rouge, jaune, orange ou rose et possède un dérivé dénommée French Mission. La variété « endémique » de l’ile de la Réunion est nommée Bourbon pointu (ou Laurina), et c’est l’un des cafés les plus chers au monde !

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Autres variétés

Toutes les variétés ont été échangées et plantées dans différentes parties du monde. Certaines variétés se sont adaptées et transformées naturellement, pour devenir à leur tour des variétés à part entière.

  • Java : Descendant du Typica sur l’ile de Java en Indonésie. Principalement produit en Asie.
  • Mondo Novo : hybride naturel du Bourbon et du Typica, originaire du « Nouveau Monde ». Possède une grande résistance aux maladies et un bon rendement par plants.
  • Caturra : mutation du bourbon. Demande plus d’attention et de soins, mais possède une grande palette aromatique.
  • Catuai : croisement entre le Caturra et le Mondo Novo, développé dans les années 40 au Brésil pour être plus résistant. Ses fruits sont bien attachés aux branches, il est donc propice aux climats venteux et pluvieux. Il se décline en Catuai jaune et Catuai rouge.
  • Maragogype : originaire du Brésil, ce descendant du Typica prend son nom du village de Maragogype où cette variété a été découverte. Elle se distingue par sa taille anormalement grosse, on la surnomme d’ailleurs « fève éléphante ». Réputée pour sa douceur en arôme et en caféine, cette variété est trop souvent vendue sous son nom « Maragogype » sans indication de provenance, entraînant une confusion dans l’esprit du consommateur. Elle est récoltée au Mexique, mais aussi dans beaucoup d’autres pays d’Amérique Centrale.
  • Maracaturra : croisement entres le Maragogype et le Caturra.
  • Pacas : mutation naturelle du Bourbon apparue en 1949 au Salvador. L’arbre possède une meilleure résistance au vent.
  • Pacamara : développé dans les années 50 au Salvador, c’est un croisement entre la variété Pacas et le Maragogype qui reste une variété plutôt d’Amérique Centrale.
  • SL 28 et SL 34 : Ces variétés au nom romantique et évocateur de grandes balades au bord de l’océan figurent certainement parmi les plus grandes variétés connues. SL est l’acronyme de Scott Laboratories qui, dans les années 30, développa des variétés propres au terroir Kenya en créant des mutations de variétés connues. Le SL 28 est dérivé principalement du Mokka, quand le SL34 est lui dérivé du Bourbon via le French Mission. 90% des variétés produites au Kenya sont des « SL ». Depuis quelques années seulement, quelques planteurs au Malawi mais aussi en Amérique essaient d’implanter ces variétés sur leur terroir.
  • Geisha : la variété des années 2010 ! Découverte dans les années 30 en Ethiopie, cette variété a été exportée au Panama dans les années 60. Elle n’a été redécouverte que très récemment sur une vieille plantation panaméenne. En gagnant de grands concours, cette variété a attiré l’attention de quelques planteurs qui se sont risqués à l’introduire sur leurs plantations, comme les Colombiens de La Granja Esperanza. Plus difficile et fragile avec un rendement peu élevé, elle demande plus de travail mais son rendu est absolument divin. Encore très chère à produire et donc à vendre, on ne la trouve que très rarement et à des prix audacieux!

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Particularités

Caracoli — Une cerise de café est composée de deux graines. Sur un Caracoli, il n’y a qu’une graine. La seconde graine a « avorté ». La graine restante se recroqueville et absorbe tous les sucres de la pulpe de la cerise. Elle est plus petite, en bille et est plus aromatique. On trouve ce défaut sur tous les arabicas, sur tous les plants, dans tous les pays. C’est un défaut commun, le choix est fait par le planteur de les séparer ou pas. Le Caracoli donne un aperçu de la qualité de la récolte de l’année. S’il y a trop de Caracoli sur la plantation, c’est à dire trop de défauts, le développement des cerises ne s’est pas bien déroulé. S’il n’y en a pas assez, alors le développement du caféier s’est bien déroulé. Mais paradoxalement, cela n’est pas souhaitable et représente une perte de revenus non négligeables. Idéalement, une plantation devrait avoir entre 5-15% de Caracoli, suffisamment pour qu’il soit intéressant pour le planteur de séparer et vendre les Caracoli.

 

Pour aller plus loin :

 

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