Exploitation

Le café est la seconde matière première échangée dans le monde en valeur, juste après le pétrole, et première matière agricole. Il se consomme environ 2,25 milliards de tasses par jour. Sa production fait vivre quelques 25 millions de personnes au sein même des pays producteurs, et 110 millions à travers le monde si l’on compte les importateurs, les torréfacteurs et les Barista. Cela nous donne une idée de l’immensité du marché.

Botanique

Le grain de café est extrait d’une plante de la famille des Rubiacées. Dans cette famille, on trouve le genre Coffea, dont les espèces Coffea Canephora (Robusta), Coffea Liberica et le noble Coffea Arabica. Chaque espèce de Coffea compte différentes variétés.

La première description botanique précise d’un caféier accompagnée d’un dessin est faite par Antoine de Jussieu en 1715, contenue dans le recueil Mémoires de l’Académie des Sciences. Ayant reçu un plan de café offert à Louis XIV par le maire d’Amsterdam, le botaniste du Jardin Royal décidait de le nommer Jasminum Arabicum en raison de sa grande ressemblance avec le jasmin, de par sa fleur et son parfum.
Il faudra attendre 1737 pour voir sa première classification mise au point par Linné avec la création du genre Coffea. Plus tard en 1789, Antoine-Laurent de Jussieu (frère du premier) précisait les choses en rangeant les caféiers dans la famille des Rubiacées en 1789.
La classification aujourd’hui admise comme référence est la suivante :

planche botanique_Coffea_arabica_-_Köhler–s_Medizinal-Pflanzen-189Règne : Plantae
Division : Magnoliophyta
Famille : Rubiacées
Genre : Coffea

 

 

 

 

 

Pays producteurs et économie

Actuellement, on compte 75 pays producteurs de café. Tous ces pays se situent entre les tropiques du Cancer et du Capricorne, le caféier ayant besoin d’un climat tropical pour se développer. Le premier pays producteur est le Brésil, suivi du Vietnam avec une production majoritairement constituée de Robusta. Pour beaucoup de pays, la production de café est une ressource économique fondamentale pour leur développement économique et social. Car bien souvent, la période de récolte d’une plantation fournit du travail et une rémunération importante à une population qui vivra ensuite le reste de l’année avec ses économies de récoltants et un travail de subsistance.
Les systèmes économiques autour de la production de café sont souvent tributaires des bourses du marché mondial de Londres, New-York et Chicago, et se basent sur le Brésil, premier producteur mondial. La spéculation sur les matières premières y étant très importante, tout cela influe directement sur les rentrées d’argent de ces populations. Ainsi, lorsqu’un typhon au Japon fait chuter le cours du marché, le prix du café est directement impacté. Par effet domino, planteurs, récoltants et autres subissent injustement ces fluctuations boursières.
Pourtant, des solutions existent pour sortir de ce système. Par exemple, l’Ethiopie, source originelle du Coffea Arabica, gère sa filière café de façon autonome en fixant chaque année son propre cours de marché selon sa qualité moyenne. Les producteurs éthiopiens possèdent donc une meilleure maîtrise de leurs ressources financières.
L’autre alternative est pour le planteur de s’inscrire dans une démarche de café de spécialité. Ainsi, le prix de sa production n’est pas fixé par un cours de bourse mais par la qualité produite, référencée par une note établie par des Q-graders. Ces « juges » attribuent des notes à chaque café présenté. Si l’un d’eux dépasse une note de 82/100, on peut commencer à le considérer comme un café fin ; c’est donc sa note qui déterminera sa valeur marchande. Dans ce cadre, l’importateur achète une note de qualité, et non pas un volume de café. Evidemment, cela demande plus de travail au planteur mais il retrouve un juste équilibre financier, sûr d’être réellement rétribué pour son travail, sans tenir compte d’un quelconque typhon au Japon!

Comprendre les termes techniques d’une origine

Estate — le terme estate  est un équivalent d’« embouteillé au château » pour le vin. Il est utilisé pour une plantation où toutes les phases de transformation sont réalisées sur place. Cette appellation suppose que la plantation possède son dépulpeur et sa station de lavage, des moyens pour sécher le café (lits africains ou étendue de béton) et du matériel pour ensacher la production. Le consommateur a ainsi la garantie que tous les grains sont issus de la même plantation, sans transfert ou mélange avec d’autres grains d’une plantation voisine.
Ce terme n’est pas un indice de qualité du café pour autant, car un estate n’est pas à l’abri d’une récolte de mauvaise qualité.
Finca/Fazenda — Finca en espagnol et Fazenda en portugais veulent dire « ferme » et indique le nom de la plantation. Mais à l’inverse d’un estate, la récolte d’une finca/fazenda peut être traitée dans une coopérative ou dans une station de traitement. Lors de ce traitement, le planteur veille à ce que ses grains ne soient pas mélangés avec ceux d’autres fermes.
Station — Dans certains pays comme le Burundi, les planteurs vont regrouper leurs récoltes dans une station proche de chez eux. Sur un même terroir, il existe plusieurs stations de lavage du café et c’est la réputation du chef de station qui prime.